Comment AE&T se renforce à l'international - Premium

Il y a deux facettes d’AE&T. La première assez bien identifiée sur le territoire, est généralement connue comme « l’entreprise béarnaise qui a fait le scintillement de la Tour Eiffel ». La seconde, c’est celle de la réelle activité quotidienne de l’entreprise jurançonnaise : les systèmes d’alarme industriels. Et si ce produit-là n’a pas le glamour des projecteurs qui illuminent le ciel parisien toutes les heures, il porte avec constance la croissance d’AE&T. « Le scintillement de la Tour Eiffel, c’est toujours nous, sourit Eric Greven, directeur général de l’entreprise. Mais le malheur, c’est que nos lampes durent extrêmement longtemps et tombent très peu en panne ! Nous n’avons que quelques renouvellements à faire de temps en temps ». Heureusement, les alarmes industrielles se vendent bien. « L’entreprise va bien. On a eu deux très belles années de croissance », résume Éric Greven. En 2024, le chiffre d’affaires a atteint 7,4 millions d’euros, en hausse de plus de 10%. Pour 2025, la progression s’élève à 7%, malgré un contexte économique moins favorable pour l’industrie, principal client d’AE&T. « C’est plus difficile, plus tendu, mais ça ne se passe pas trop mal », note-t-il.À lire également - AE&T mise sur l'export et l'innovationCôté effectifs, l’entreprise emploie 27 salariés, un nombre stable depuis plusieurs années. Mais l’organisation a évolué : « Nous avons mis davantage d’efforts dans la conception et le commerce, avec un peu moins de moyens au support, grâce aux outils technologiques actuels », précise Éric Greven. AE&T continue de miser sur le développement de ses propres gammes, notamment autour des alarmes connectées et des systèmes intelligents. « Nous avons déjà introduit de nouvelles fonctionnalités l’an dernier et d’autres nouveautés significatives arriveront l’an prochain », explique le directeur général. Mais surtout, alors que le marché français donne des signes de saturation, AE&T a décidé de se tourner vers l’export de façon plus organisée.Chercher des revendeurs à l'internationalEn se dotant, il y a quelques mois, d’une cellule export dédiée, AE&T a voulu passer d’une stratégie opportuniste de « coups » à l’étrangers à une démarche structurée. « La création de cette cellule permet d’avoir une stratégie réfléchie et de trouver de la récurrence. Et cela commence à bien prendre », observe Éric Greven.« Au début, on s’est cantonnés aux pays frontaliers et à l’Europe proche, raconte Julie Jouan, responsable technico-commerciale export. Espagne, Italie, Belgique, Suisse, Allemagne... ainsi que quelques pays africains : Maghreb, Côte d'Ivoire, Burkina Faso, Sénégal... Maintenant, on s’étend, vers le reste de l’Europe, et sur tout le continent africain. Ensuite, on verra. »À lire également - Pourquoi STPH est devenu HydromobilEn ligne de mire, la constitution d'un réseau de revendeurs. « Nous cherchons des sociétés à l’aise techniquement, capables d’être autonomes sur leur marché », précise Julie Jouan. Pour les accompagner, AE&T mise sur des outils comme son site Smartvox, créé sur mesure pour soutenir les revendeurs étrangers. « On fait aussi de la formation et de l'accompagnement, ajoute Eric Greven. On repère des sociétés qui ont la même vision que nous, et on voit si on peut être amenés à travailler ensemble. »Diversifier les débouchésLe poids de l’export dans le chiffre d’affaires reste limité, mais l’enjeu, pour l’instant, n’est pas nécessairement dans les volumes exportés, assure le directeur général. Il s’agit avant tout de rééquilibrer le chiffre d’affaires, composé, en France, de la vente de produits développés et produits en interne, et du négoce de solutions tierces. « En France, notre chiffre est composé à 30% de produits propres et 70% de négoce. À l’export, on vise l’inverse. Aujourd’hui, nous sommes déjà à 60% de produits propres, et c’est ce qui nous intéresse », souligne Éric Greven.À lire également - LauguiConcept pose ses valises à Lacq Si l’industrie reste le cœur de métier, AE&T cherche aussi à se diversifier. Les ERP, notamment les écoles, mais aussi les campings et les terrains de golf en Europe font partie des segments visés. « En France, nous faisons cela en direct. À l’export, ce sont nos partenaires qui doivent porter cette diversification », explique Julie Jouan.

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