Les maires mutualisent leurs forces pour verdir les communes
L’association Les Maires pour la Planète fédère aujourd’hui 116 communes. Crédits Photos : MPP
À l’heure où chaque euro compte, mutualiser devient une stratégie. En Charente-Maritime, Les Maires pour la Planète aide les petites communes à verdir leurs politiques locales sans alourdir leurs budgets.
Face à la complexité croissante de la transition écologique, les petites communes s’organisent. En Charente-Maritime, l’association Les Maires pour la Planète fédère depuis 2019 un réseau d’élus désireux d’agir concrètement, malgré des moyens limités.
Créée à l’initiative de Paul Roland Vincent, maire de Bourgneuf, l’association est née d’un constat simple : « Il manquait de temps, de moyens humains et financiers, et surtout de connaissances sur le développement durable », explique Marie Meunier, actuelle directrice. Le maire réalise alors que beaucoup d’élus rencontrent les mêmes difficultés. De cette impasse naît l’idée d’un réseau fondé sur l’échange et la coopération. Aujourd’hui, Les Maires pour la Planète regroupe 116 communes, principalement situées en Charente-Maritime, Charente, Corrèze et Deux-Sèvres. L’association, reconnue d’intérêt général, accompagne surtout les collectivités de moins de 3.500 habitants. « Ce sont celles qui ont le plus besoin d’appui, car elles disposent rarement de services techniques dédiés », précise Marie Meunier.
Mutualiser pour économiser
Son modèle repose sur la mutualisation des savoirs et des outils : visites de terrain, webinaires, fiches projets, guides pratiques, retours d’expérience. Chaque mois, des rencontres permettent aux élus de partager leurs réussites et leurs difficultés. « Notre but n’est pas de faire descendre de l’information, mais de créer du lien, du partage », résume la directrice. Les projets accompagnés sont variés : végétalisation, rénovation énergétique, désartificialisation ou encore parcs pédagogiques et cimetières végétalisés. Huit grandes thématiques guident l’action, en lien avec les Objectifs de Développement durable de l’ONU : eau, énergie, déchets, mobilité, alimentation, espace public, solidarité et biodiversité.
Au-delà de l’enjeu environnemental, la démarche produit des effets économiques tangibles. La mutualisation réduit les coûts de conception et de gestion des projets. « Une petite adhésion, mais un vrai gain de temps, d’énergie et d’argent », résume Marie Meunier. Avec seulement trois salariées et un bureau de dix élus, la structure reste légère, mais de plus en plus professionnelle. Issue du secteur privé, la directrice revendique une approche stratégique : « Je veux amener une vision à long terme et structurer nos outils. »
L’association cherche désormais à consolider son modèle grâce à des partenariats privés et du mécénat local, notamment auprès d’entreprises engagées dans la transition écologique.