Groupe Sud Ouest : « Diversifier les métiers pour dérisquer l'activité »
Nicolas Sterckx, directeur général du Groupe Sud Ouest, lors de ses voeux au siège du journal à Bordeaux. Crédits : GSO
Lors de ses vœux, Nicolas Sterckx, directeur général du Groupe Sud Ouest, a rappelé la stratégie de diversification. Il annonce qu'en 2025, « ces nouveaux métiers compenseront la baisse du média papier ».
À Bordeaux, au siège du Groupe Sud Ouest, lors de ses vœux aux salariés, le directeur général du groupe a voulu un discours tourné vers un renouveau. Le secteur de la presse doit affronter des vents contraires, le groupe bordelais vient d'achever un plan social pour l'emploi. En 2025, l'horizon semble s'éclaircir. « Après plusieurs années à diversifier nos activités, la contribution de ces métiers nouveaux pour nous, ces métiers en développement feront plus que compenser la baisse du média papier, annonce-t-il. Cela nous permettra de retrouver notre croissance. »
Un « Kerviel » made in Sud Ouest
Le Groupe Sud Ouest a fait l'acquisition, en janvier 2024, de la société de production Écrans du monde, basée à Mérignac. Ce nouveau pôle audiovisuel représente ainsi 15% du chiffre d'affaires du groupe (180 millions d'euros), qui se positionne sur l'information et le documentaire en développant cette activité. « Les journalistes des rédactions du groupe ont déjà bien développé la vidéo, précise le directeur général. Ils en produisent 350 chaque mois. » Avec les sept marques de la « galaxie » d’écrans du monde, le Groupe Sud Ouest peut proposer des reportages pour les journaux télévisés de M6, BFM et TF1 mais aussi des documentaires, des magazines, des films d'animation, des captations de concerts pour les chaînes ou les plateformes. Par exemple, le film (quatre fois 45 minutes) « Kerviel : un trader, 50 milliards » diffusé sur Max est donc un produit du Groupe Sud Ouest.
Le modèle économique des activités de presse est double autour de l'audience : il repose sur les abonnements et sur la publicité. En 2025, le groupe affiche 2,5 milliards de pages vues sur l'ensemble de ses sites d'information. « Cela représente une forte hausse, précise Nicolas Sterckx. Le journal version papier est très apprécié, mais ses ventes sont en érosion, comme dans toute la presse. Tous les autres métiers qui composent notre diversification reposent sur des modèles économiques différents du média principal. Cela nous permet de dérisquer l'activité. Par exemple, Netflix ne fonctionne pas sur les mêmes cycles que l'immobilier régional, qui fait partie des revenus publicitaires. »
De nouvelles « verticales »
Parmi les projets de restructuration, la direction annonce un renforcement du caractère local de l'information sur le print et sur le numérique pour affirmer la position de média de proximité. L'information locale est un chantier important, déjà commencé au sein des rédactions et nourri d'idées et de projets. Par ailleurs, la direction du groupe ambitionne de créer des « verticales », sortes de journal dans le journal sur une thématique précise. C'est déjà le cas avec le rugby, autour du magazine Raffut, ou de l'économie BtoB avec le supplément Éco&Entreprises, un cahier de huit pages inséré chaque jeudi dans Sud Ouest et sur le site sudouest.fr « Pour une verticale, il faut un thème et un intrapreneur autour d'un support tel qu'un magazine afin d'engager une nouvelle communauté. Nous pensons à une verticale autour de la RSE, un sujet stratégique pour les entreprises, qui s'appelle Résolution mais également Terre de vins. Parmi les projets en vue, un autre sur la randonnée dans les Pyrénées, le golf ou la gastronomie… »
Deux autres activités contribuent à la stratégie de développement du groupe. L'agence de communication 360° Eliette « propose un univers autour de la stratégie marketing, de l'influence locale et des réseaux sociaux ». L'agence événementielle Côte Ouest se félicite d'une forte progression. Son enjeu stratégique consiste à s'adresser à de nouvelles communautés.