À Saint-Paul-lès-Dax, la France moche se réinvente - Premium

Il ne s’agit pas uniquement de la première pierre des Terrasses du Lac. Au-delà de la promotion immobilière portée par Aedefim en collaboration avec le COL, ce lancement de chantier représente le point de départ d’une nouvelle ère. « C’est le début de l’écoquartier que nous souhaitons bâtir sur 40 à 50 ans dans l’idée de reconversion de l’entrée de ville », précise Julien Bazus, maire de Saint-Paul-lès-Dax. A proximité du lac, la zone traversée par l’avenue de la résistance est devenue depuis les années 1970, une aire commerciale « telle qu’on les faisait à cette époque », constate l’élu. « C’est ce que la presse décrit souvent comme la France moche ». Un travail de concertation Le long de l’avenue, le béton est rythmé par les charpentes métalliques supportant les enseignes commerciales que l’on voit un peu partout dans l’hexagone. Sur ce quartier s’étendant de la Pince au lac de Christus, il est temps de penser à l'avenir, estime le maire de la commune. Et cette vision de long terme débute avec le programme immobilier Aedifim. Erigé sur un ancien magasin et dépôt Point P, le projet a connu quelques modifications suite aux réunions publiques menées par la municipalité. « Au départ, c’était un programme classique mais tout le travail de concertation nous a poussé à revoir notre copie dans le cadre de la restructuration globale de l’entrée de ville », souligne un représentant du groupe immobilier. La résidence Les Terrasses du Lac se compose de quatre bâtiments de trois et quatre étages. Au total, il contient 118 logements dont 32 en accession libre, 36 en location intermédiaire et 49 en location et accession sociale gérés par le COL. Des chiffres représentant les ambitions de la ville en termes de mixité sociale. Alors que la loi SRU impose un quota de 20% de logements sociaux, Saint-Paul-lès-Dax atteint aujourd’hui 19.8%. « D’ici deux ans, nous aurons atteint les objectifs », se réjouit Julien Bazus. Mais pour y parvenir, tout est une question d’équilibre. « Nous souhaitons une mixité sociale ainsi qu'une mixité d’usage avec des commerces au bas d'immeubles R 3 et R 4 ». Renaturaliser le quartier Le vaste programme de requalification doit avant tout répondre à un besoin criant sur le territoire, celui de produire du logement. Ceux-ci doivent répondre aux évolutions démographiques de la commune. « À Saint-Paul-lès-Dax, 41% des familles sont monoparentales et 35% de la population a plus de 65 ans », note le maire. Des données que l’on retrouve chez les clients d’Aedefim. « Les logements répondent à une demande locale, en particulier chez les seniors qui quittent souvent une maison pour acquérir un appartement proche des commodités », détaille une source interne chez le promoteur. « À l’heure actuelle, nos grands appartements ont trouvé acheteurs en pré commercialisation, il nous reste essentiellement des T2 destinés à une clientèle de primo accédants ».La résidence se compose de 118 logements au bord du lac de Christus. Crédit : Aedefim Passée de 7.000 habitants dans les années 1970 à 14.000 aujourd’hui, la commune espère relancer son dynamisme démographique avec ce chantier de longue haleine. « D’ici 50 ans, entre 1.000 et 2.000 logements seront bâtis sur cette zone en reconversion », estime l’élu. Des ambitions fortes assorties d’un réel enjeu environnemental. Plutôt que de s'étaler, les constructions gagnent légèrement en hauteur, les énergies vertes sont favorisées avec la géothermie et les panneaux solaires, et une route sera même fermée pour préserver l’espace naturel autour du lac. Dans ce quartier bétonisé à outrance, le mot d’ordre est clair : concevoir une harmonie sociale et environnementale. L'objectif étant d’atteindre 50% d’artificialisation des sols là où aujourd’hui le taux est de 90%. Symbolique du plan lancé sur deux générations, la résidence Les Terrasses du Lac apporte donc sa pierre à l’édifice. Avec 118 logements, mais aussi avec la création de 5.500m² d’espaces verts.

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