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À La Rochelle, l’aéroport continue de croître malgré la pression fiscale

Écosystème
jeudi 18 septembre 2025
À La Rochelle, l’aéroport continue de croître malgré la pression fiscale

La compagnie Ryanair a décidé de supprimer 750.000 sièges sur l’ensemble de son réseau français pour l’hiver 2025-2026. Crédits Photo : Marcus Winkler.

Alors que la fiscalité aérienne s’alourdit et pousse certaines compagnies à réduire leurs capacités en France, l’aéroport de La Rochelle–Île de Ré affiche une fréquentation en hausse et s’affirme comme un levier touristique pour le territoire.

Avec 227.589 passagers accueillis entre janvier et août 2025, l’aéroport de La Rochelle–Île de Ré enregistre une progression de +4,9% par rapport à 2024, malgré une offre légèrement réduite en sièges et en vols (-0,6%). Résultat : les avions partent plus remplis (85,4 % de taux de remplissage moyen, +4 points) et avec plus de passagers à bord (158 contre 151 en 2024). Cette dynamique s’inscrit dans une trajectoire ascendante entamée depuis la crise sanitaire. En 2024, la plateforme a accueilli 294.150 passagers, soit +26% par rapport à 2019 quand la moyenne nationale reste en recul de 4%. Elle est désormais le troisième aéroport de Nouvelle-Aquitaine, derrière Bordeaux et Biarritz.

La fiscalité aérienne freine pourtant les ambitions

Cette croissance intervient dans un contexte paradoxal : les hausses de taxes aériennes inscrites dans la loi de finances 2025 commencent à produire leurs effets. La compagnie Ryanair, qui opère plusieurs lignes depuis La Rochelle, a décidé de supprimer 750.000 sièges sur l’ensemble de son réseau français pour l’hiver 2025-2026. Conséquence directe : la ligne Porto, pourtant 3e en volume en 2024 (43.534 passagers) et affichant un taux de remplissage élevé (85,1%), ne sera pas reconduite cet hiver. Cette décision illustre la fragilité des lignes saisonnières face à la hausse des coûts d’exploitation. Et elle rappelle que, pour les plateformes de taille intermédiaire comme La Rochelle, le développement reste étroitement dépendant des arbitrages des compagnies.

Un levier touristique pour la Charente-Maritime

Malgré ces vents contraires, le Syndicat mixte gestionnaire de l’aéroport entend poursuivre son développement, en prospectant de nouveaux marchés (Espagne, Italie, Allemagne, Strasbourg, Nice) et en allongeant les périodes d’exploitation des lignes existantes pour désaisonnaliser le trafic. L’enjeu dépasse le seul volume de passagers. Les études montrent que les voyageurs arrivant par avion restent plus longtemps et dépensent davantage : en 2024, 42 millions d’euros de retombées touristiques ont été générées par ces visiteurs, avec une durée moyenne de séjour de 8,1 jours et 560 euros de dépenses par personne.

Si les plateformes régionales françaises peinent encore à retrouver leur niveau d’avant-Covid, La Rochelle–Île de Ré fait figure d’exception : +26% de passagers en 2024 par rapport à 2019, quand la moyenne nationale reste à –4%. Certaines lignes affichent même des taux de remplissage très élevés, comme Marrakech (90,5 %) ou Marseille (90 %), et la ligne de service public vers Lyon, passée de 7.400 passagers en 2022 à plus de 31.000 en 2024, est désormais cité en exemple par la Direction générale de l’Aviation civile. Ce modèle inspire d’ailleurs l’aéroport de Poitiers, qui s’apprête à relancer une ligne vers Lyon sur ce même principe.

Lire également : La future usine d’Elixir Aircraft autorisée sur l’aéroport de La Rochelle-Ile-de-Ré

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