À la REF17, les entreprises locales entre adaptation et recherche de souffle
À l’occasion de la première REF17, le Medef Charente-Maritime a réuni 500 dirigeants à La Rochelle. Retour en images et en interviews sur un écosystème local en pleine mutation, entre prudence et envie d’agir.
À La Rochelle, la première REF17 a fait salle comble. Près de 500 dirigeants ont répondu à l’invitation du Medef Charente-Maritime pour ce rendez-vous inédit, inspiré de la Rencontre des Entrepreneurs de France. L’occasion de prendre la température d’un tissu économique en quête de repères. Si le réseau patronal affiche sa montée en puissance, ce sont surtout les acteurs de terrain qui ont livré le pouls d’une conjoncture contrastée : adaptation, incertitude et envie d’avancer.
Le BTP se replie sur la rénovation
« On tient mieux que le neuf, mais la concurrence est rude », confie Raphaël Clouet, directeur de l’entreprise Ivan Billard, 167 ans d’existence au compteur. Face au ralentissement des constructions neuves, le bâtiment se replie sur la réhabilitation et l’isolation thermique du bâti ancien. Un segment dynamique, mais soumis à la valse des dispositifs d’aide. « Les changements fréquents de MaPrimeRénov’ compliquent la visibilité. On s’adapte, mais pour investir, il faut des règles stables. » Malgré la tension sur les coûts et les carnets d’ordres plus serrés, le secteur reste debout. En toile de fond, tous évoquent la même difficulté : des politiques publiques trop changeantes.
Les lieux hybrides s’imposent comme nouveaux moteurs
Au cœur de cette REF17, un symbole : le Pallice Palace, lieu hôte de l’événement. Inauguré il y a quatre mois, cet espace imaginé par l’agence SMALA se veut à la croisée des mondes : coworking, restauration, culture et événementiel. « C’est un concept unique, sans véritable équivalent en France », souligne son fondateur François Genty. « On apprend en marchant : chaque mois, la fréquentation progresse, on ajuste les formats, on écoute les usagers. » Le Pallice Palace reflète une tendance : la montée en puissance des tiers-lieux professionnels qui fédèrent des communautés locales et servent de catalyseurs économiques. « Les entreprises cherchent des espaces pour se retrouver, croiser les énergies. La REF17 le prouve : l’envie de collectif est là. » souligne François Genty.
Vers une réconciliation élus-entreprises
Autre signe du moment : les passerelles se multiplient entre acteurs économiques et politiques locaux. « On doit réconcilier le monde économique et les élus », plaide Christophe Azama, dirigeant d’Omnilum et élu de la commune de Charron. « On vit sur le même territoire, avec les mêmes problèmes : logement, foncier, énergie. C’est ensemble qu’on trouvera des solutions concrètes. » Un discours en écho à celui du préfet Brice Blondel, invité de la REF17 : « Le coût de l’incertitude est plus élevé que le coût du compromis. » Un compromis que beaucoup espèrent voir se traduire, dès 2025, par davantage de visibilité et d’action.
Entre BTP prudent, lieux hybrides en expansion et entrepreneurs-ponts entre sphères locales, la Charente-Maritime affiche une économie plus agile qu’elle ne le paraît. La première REF17 en a offert le miroir : une envie partagée de stabilité, de réseau et d’expérimentation, malgré un climat encore flou. « Les transitions écologique et digitale ne se feront pas sans les entreprises », rappelait Laurent Lopez, président du Medef 17.