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Euralis : une récolte 2025 contrastée et une commercialisation sous haute vigilance

Stratégie
lundi 06 octobre 2025
Euralis : une récolte 2025 contrastée et une commercialisation sous haute vigilance

La collecte de maïs s'annonce cette année en forte baisse. Photo d'illustration Adobe Stock.

Alors que la collecte d’automne 2025 bat son plein, Euralis dresse un premier bilan de campagne marqué par des rendements très hétérogènes, notamment sur le maïs, dans un contexte de prix déprimés.

Démarrée début septembre, la récolte 2025 mobilise près de 300 collaborateurs au sein d'Euralis. Elle concerne environ 100.000 hectares cultivés par 5.000 adhérents, répartis entre 55.000 ha de maïs (dont 10.000 ha de maïs Waxy), 10.000 ha de maïs doux, 10.000 ha de tournesol, 7.500 ha de soja (dont 1.700 ha alimentaire), 6.500 ha de maïs semences, 1.500 ha de sorgho, 2.000 ha de haricots verts et garden peas, et 1.700 ha de légumes secs.

Les semis précoces du printemps, favorisés par une météo clémente, ont laissé espérer de bons rendements. Mais les épisodes de sécheresse entre juin et août ont fortement dégradé les perspectives pour les parcelles non irriguées. Résultat : des rendements allant de 150 quintaux/ha sur les semis précoces irrigués à 30-50 quintaux/ha seulement pour les plus tardifs, avec des moyennes historiquement basses.

Le maïs en net recul

La collecte de maïs, en particulier, s’annonce cette année en forte baisse, conséquence directe des stress hydriques et des coûts élevés des intrants. « Les cultures se sont développées mais avec des stress hydriques dus au manque d’eau et aux coups de chaud, quasiment sur tous nos territoires », constate Euralis par voie de communiqué.

S’ajoutent à cela des prix d’achat particulièrement faibles, tirés vers le bas par les récoltes abondantes aux États-Unis, au Brésil et en Ukraine. « On est malheureusement en-dessous des prix moyens pratiqués sur la période 2014-2020, historiquement mauvaise, déplore Euralis. Et il faut ajouter à cela la hausse des coûts des semences, des engrais, et des produits phytosanitaires. »

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Les revenus des producteurs s’en trouvent fragilisés, d’autant plus que les charges (semences, engrais, produits phytosanitaires) continuent de grimper. La rentabilité globale des exploitations sera donc « très décevante », selon la coopérative béarnaise.

Euralis s’appuie sur une centaine de points de collecte et mobilise jusqu’à 150 camions pour transférer les volumes vers ses silos-sécheurs et stockeurs. Une dizaine de personnes coordonnent en temps réel les flux et la planification des séchages, en lien avec les chefs de silo. « Nous optimisons cette phase essentielle afin de rendre un service le meilleur possible aux agriculteurs, souligne Franck Camet-Lassalle, responsable Grands Comptes au pôle agricole d’Euralis. Nous travaillons en collaboration avec d’autres coopératives de nos territoires : nous échangeons et mutualisons nos capacités de collecte. »

La commercialisation, un enjeu stratégique

Au-delà de la collecte, Euralis s’appuie sur une équipe de traders et commerciaux spécialisés pour piloter la commercialisation des productions tout au long de l’année. « Ce sont des métiers techniques qui demandent une expertise très spécifique », insiste-t-on du côté de la coopérative béarnaise. Leur rôle : sécuriser les débouchés auprès d’acheteurs français et internationaux tout en optimisant les prix de vente.

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« Sur les marchés, on peut s’engager jusqu’à un an avant la récolte, explique Franck Camet-Lassalle. Nos traders ont recours à des outils d’arbitrage, sur Euronext notamment, pour gérer le risque. »

Les expéditions partent des principaux silos, notamment Lescar, par camion ou bateau, selon les destinations. Euralis travaille avec des armateurs pour des navires de 4.000 à 8.000 tonnes, au départ des ports de Bayonne et Bordeaux. La moitié des volumes est écoulée en France, l’autre à l’international, un équilibre qui confère à la coopérative une agilité commerciale essentielle dans une conjoncture agricole toujours plus volatile.

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