Biason investit dans une nouvelle ligne de production bois pour relancer un marché en sommeil - Premium

Dans l'activité du groupe Biason, Brico Fenêtre représente 25 millions d'euros et 45% du chiffre d'affaires. Un succès porté par deux types de fenêtres, en PVC et en aluminium, qui représentent encore environ 65% et 35% des ventes du site. Le bois, dans l’équation, reste marginal. Pourtant, souligne Thierry Rambert, directeur général de Brico Fenêtre, « c’est le matériau le plus extraordinaire qui soit : thermiquement hyper performant, recyclable à l’infini, qui pousse tout seul et ne nécessite pas d’énergie, alors que l’aluminium doit être chauffé à 1.800 degrés et que le PVC est issu du pétrole. » Mais pour tous leurs défauts, ces deux matériaux ont un avantage de poids : ils sont bon marché. « À la fin des années 1980, avec l’arrivée du PVC, le bois a pratiquement disparu. Il est devenu un produit de niche, d’ultraluxe, regrette Thierry Rambert. Nous avons voulu lui redonner sa vraie place et son juste prix. »Biason a donc proposé à la vente « il y a quatre ou cinq ans » des fenêtres en bois. Si, au départ, celles-ci n’étaient pas produites par l’entreprise béarnaise, et leur prix, handicapé par « un empilage de marges », toujours trop élevé, « les ventes sont montées en flèche »… au point de pousser le groupe à franchir le pas et à lancer sa propre unité de production.Le rachat d’un savoir-faire gersois Première étape, la reprise, fin 2022, de l’entreprise Giraudo Frères, dans le Gers, pour un montant de 500.000 euros. Fondée il y a une cinquantaine d’années, cette PME familiale était spécialisée dans les portes et fenêtres en bois. « Ils avaient un gros savoir-faire, un atelier moderne avec un centre d’usinage tout neuf, mais situés en zone rurale, ils ne pouvaient pas se développer, relate Thierry Rambert. On a décidé de reprendre. »Thierry Rambert est directeur général de Brico Fenêtre.L’acquéreur a détaché pendant un an un salarié expérimenté pour s’imprégner du savoir-faire local avant, en mars 2025, de rapatrier l’activité sur son site palois. « Dans ce secteur rural, il n’y avait plus de main-d’œuvre. Les ouvriers sont partis à la retraite, il n’en restait plus que deux. Nous avons choisi de relocaliser l’usine sur un site de 7.000 m², où nous pouvons recruter et former », détaille le directeur. Montant total de l’investissement : environ 1,5 million d’euros, avec un retour sur investissement prévu entre 4 et 5 ans. « On ne peut pas faire un retour sur investissement trop rapide, considère Thierry Rambert. Il faut faire monter en puissance l’outil industriel, recruter et former. La demande est là, le problème c’est de pouvoir produire et maintenir un produit qualitatif ».À lire également - Coup d'accélérateur chez l'industriel de la menuiserie BiasonL’acquéreur a détaché pendant un an un salarié expérimenté pour s’imprégner du savoir-faire local avant, en mars 2025, de rapatrier l’activité sur son site palois. « Dans ce secteur rural, il n’y avait plus de main-d’œuvre. Les ouvriers sont partis à la retraite, il n’en restait plus que deux. Nous avons choisi de relocaliser l’usine sur un site de 7.000 m², où nous pouvons recruter et former », détaille le directeur. Montant total de l’investissement : environ 1,5 million d’euros, avec un retour sur investissement prévu entre 4 et 5 ans. « On ne peut pas faire un retour sur investissement trop rapide, considère Thierry Rambert. Il faut faire monter en puissance l’outil industriel, recruter et former. La demande est là, le problème c’est de pouvoir produire et maintenir un produit qualitatif ».« Nous allons être un trublion du marché »Actuellement, une trentaine de menuiseries en bois sort chaque semaine de la nouvelle ligne. Biason vise entre 60 et 80 unités hebdomadaires d’ici la fin du premier trimestre 2026. Six emplois ont déjà été créés sur place, deux de plus sont en cours. « Comme tout le monde, nous avons du mal à recruter. C’est général aujourd’hui, regrette Thierry Rambert. Mais nous y arrivons quand même, grâce à la formation interne et à l’expérience de nos équipes. » Posséder son propre outil de production devrait permettre à Brico Fenêtre de réduire les prix d’environ 25%, prévoit son directeur général. « Une fenêtre bois de qualité coûte aujourd’hui environ 1,5 fois le prix d’une fenêtre aluminium. Demain, ce sera 1,5 fois le prix d’une fenêtre PVC. Ce n’est pas du tout la même chose, assure Thierry Rambert. Nous allons être un trublion du marché de la fenêtre bois. »À lire également - Reprise : pourquoi l’entreprise Ségassie a changé de mainsLe potentiel, estime-t-il, est immense : « En France, le marché, ce sont des millions de fenêtres. Tous les bâtiments classés, toutes les maisons neuves, tous ceux qui veulent isoler. C’est sans fin. » Pour l’instant, le bois ne représente que 2 à 3% du chiffre d’affaires de Brico Fenêtre. « Si on l’amène entre 12 et 15%, ce sera parfait. Et après, il y aura peut-être de bonnes surprises », anticipe Thierry Rambert. Si la demande continue de croître, le groupe envisage d’augmenter ses capacités : « Si le marché se développe bien, nous doublerons les machines. On poussera le parking », sourit le directeur. Et de conclure : « Si on s’y met vraiment, en 24 mois, on est capables de remettre un coup de boost à la fenêtre bois. »

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