Aéronautique : Comment AECE a repris l'ancienne usine Eaton - Premium

AECE n'en finit plus de grandir. En trois ans, présente Cyrille Poetsch, directeur du pôle aéronautique et défense du groupe béarnais, membre lui-même du groupe Gérard Perrier Industries, l’activité a plus que doublé. Le chiffre d’affaires est passé de 13,7 M€ en 2021 à plus de 27 M€ prévus en 2025 pour AE seul, tandis que les effectifs sont passés de 112 à 225 salariés. AECE rassemble désormais quatre entités industrielles : Outre le site AEVA , à Angoulême, le site historique de Serres-Castet, et Aegis à Montardon, un nouveau site baptisé AE MSI a ouvert ses portes en début d'année.« Nos sites de Serres-Castet et Montardon étaient en train d’arriver à saturation, en pleine montée en cadence chez nos clients : Naval Group, Nexter, Dassault, Airbus ou encore Safran. Le problème n’est plus d’avoir des commandes, c’est d’avoir la capacité de livrer », explique Cyrille Poetsch.Reprise du site Eaton« Quand on a commencé à chercher un bâtiment, on ne savait pas du tout ce que l'on allait trouver, se souvient le dirigeant. On a eu de la chance de trouver celui-ci, qui correspond parfaitement à notre activité. » Et pour cause : il était occupé, jusqu'en 2022, par le sous-traitant aéronautique Eaton. Suite au départ de ce dernier vers des cieux moins-disants, AECE s'est positionné. « Nous avions besoin de surface industrielle, et la cessation d’activité d’Eaton nous a offert une opportunité, reprend Cyrille Poetsch. Nous avons monté le dossier de reprise, et notre dossier a été retenu. » La vente, d'un montant de 800.000 euros, soutenue par la Communauté de Communes des Luys en Béarn, est conclue en avril 2024, suivie de travaux travaux de rénovation estimés à 450.000 euros, « bien en dessous du coût d’un bâtiment neuf », note le dirigeant. L'activité a démarré début 2025. Aujourd'hui, le site AE MSI s’étend sur 1.700 m². Il accueille une cinquantaine de salariés, pour un chiffre d’affaires attendu de 6,5 M€ dès 2025.À lire également - Comment AECE gère sa montée en puissanceSpécialisé dans la conception de bancs d’essais, d’outillages et d’équipements industriels, AE MSI fournit aussi bien les secteurs de l’aéronautique de défense que l’industrie lourde. L’entreprise conçoit notamment des bancs de tests mécaniques et hydrauliques pour les équipements du Rafale, ainsi que des valises de diagnostic pour Safran Helicopter Engines. En parallèle, AE MSI développe des solutions d’automatismes industriels pour Bayer, Total, Candia ou les acteurs du bassin de Lacq.Si les carnets de commandes sont bien remplis, le principal défi reste désormais humain. « Le recrutement a été un vrai sujet, surtout en sortie de crise Covid. Il fallait trouver du monde, mais aussi les former », reconnaît Cyrille Poetsch. AECE a structuré un dispositif en collaboration avec France Travail et les agences d’intérim paloises. Tous les trimestres, une vingtaine de personnes suivent une formation en alternance, dont environ un tiers sont ensuite intégrées.Douleurs de croissance « Une fois en poste, les nouveaux sont accompagnés six mois par un tuteur, puis passent un CQPM au bout d’un an. C’est comme ça qu’on a pu absorber la hausse d’effectifs. Aujourd’hui, ça va un peu mieux, mais sur certains postes, notamment les ingénieurs, c’est très compliqué de recruter. Si l'on poste une offre d'emploi dans l'administratif, on reçoit 100 CV dans les trois jours, illustre le dirigeant. Pour un poste d'ingénieur, c'est trois CV par an. Et former des alternants prend des années... »À lire également - UIMM Adour-Atlantique : en matière de recrutement, « ne pas relâcher l'effort »Sans oublier les conséquences de la formation sur la productivité. « Intégrer des nouveaux, c’est de l’énergie. Nos opérateurs expérimentés passent du temps à former, au lieu d’être sur les lignes. Alors oui, on fait une belle année en chiffre d’affaires, mais la rentabilité en pâtit », confie-t-il. L'année dernière, AECE a ainsi enregistré un résultat net de 3 à 4%, dévoile Cyrille Poetsch. « Pas assez » pour le dirigeant, qui vise « au moins 10% ».À l’horizon 2025, AE MSI aura atteint sa pleine capacité d’accueil avec 50 salariés. « On a ici de quoi rentrer encore trente ou quarante personnes, considère Cyrille Poetsch. Ensuite, grandir encore, cela signifiera construire encore des bâtiments, et donc des investissements ». Toutefois, le dirigeant temporise : « Gérer une croissance de cette ampleur, c’est extrêmement exigeant. Ce serait bien d’avoir deux années un peu plus stables, pour consolider tout ce qu’on a mis en place. »

Aéronautique : Comment AECE a repris l'ancienne usine Eaton - Premium

Sur le même sujet

Lacq : Toray Carbon Fibers Europe teste sa sixième ligne de ...

Bassin de l'Adour : Quelles orientations pour la nouvelle présidence ...

Économie de guerre : comment diffuser « l’esprit de défense » ...

Lacq-Pau-Tarbes signe son nouveau contrat d'industrie

L’Hydromeeting 2025 réunira les acteurs de l’hydroélectricité ...

Les Green Aero Days reviennent à Pau... sous un nouveau nom

Les Portes du Cuir reviennent à Pau du 26 au 28 septembre 2025

B.num revient au Palais Beaumont le 26 juin

Le Pôle Laherrère accueillera le premier salon du financement ...

Une soirée inter-réseaux à Pau

Pau : une table ronde sur l’IA et les systèmes d’information

Un job dating à Pau du 3 au 5 juin

Enregistrer, transcrire et exploiter facilement de l’audio

IA : comment créer simplement des bases de connaissances

Digitéco #20 La tech peut-elle être au service de la mobilité ?

Forexpo 2025 : PEFC se réorganise avec PEFC Territoire

Digitéco #19 L'usine du futur répond-elle aux transitions en cours et à venir ?

IA : Comment utiliser un outil simple et gratuit pour qu'un site soit visible par les IA

IA : comment obtenir des prompts efficaces