Première REF17 à La Rochelle : l’engagement au cœur de la soirée
La REF17 s’impose comme un nouveau rendez-vous économique en Charente-Maritime. Crédits Photo : Laurie Ferrère
À La Rochelle, la première REF17 a trouvé son public : 500 entrepreneurs réunis autour d’un fil conducteur, l’engagement.
La Rochelle a vécu, ce 2 octobre, un rendez-vous inédit. Pour la première fois, le Medef Charente-Maritime organisait sa REF17, déclinaison locale de la Rencontre des Entrepreneurs de France. Plus de 500 participants ont répondu présent, remplissant la salle du Pallice Palace Club et donnant à cet évènement un parfum de succès immédiat. Un mot : l’engagement, décliné tour à tour par les chefs d’entreprise, les institutions, et même par le sélectionneur du XV de France, Fabien Galthié, invité d’honneur.
Un rendez-vous fondateur pour le patronat local
Sur scène, Laurent Lopez, président du Medef 17, a ouvert la soirée en rappelant le chemin parcouru par l’organisation patronale départementale : « En dix ans, nous sommes passés de 37 adhérents à plus de 500 aujourd’hui ». Une croissance qui illustre la vitalité du réseau et, surtout, l’importance du collectif. Pour lui, l’engagement des entrepreneurs est une nécessité dans un contexte économique et politique marqué par l’incertitude. Il a invité les dirigeants du département à participer au grand rassemblement national du Medef, prévu le 13 octobre à Paris, regrettant d’être le seul inscrit à ce jour en Charente-Maritime. « Ne pas venir serait une faute », a-t-il lancé, appelant à défendre la fierté d’entreprendre. Et de rappeler qu’il « n’y aura pas de société apaisée sans économie prospère ».
Au-delà de l’appel militant, il a présenté les cinq priorités qui structureront le pacte économique local à l’horizon 2026 : logement, foncier d’entreprise, fiscalité locale, mobilité et relations avec les acteurs économiques. Des sujets très concrets, ancrés dans le quotidien des entreprises du département. Avec un message fort, encore une fois : « Il n’y aura pas de transition écologique, digitale et sociale sans les entreprises. »
Plaidoyer pour le compromis
La soirée s’est poursuivie par une table ronde réunissant Laurent Lopez, Sylvie Marcilly, présidente du Département, et Laurence Laigo, ancienne secrétaire nationale de la CFDT. Tous les trois ont décliné à leur manière la notion d’engagement : soutien des collectivités aux entreprises, nécessité de dépasser les clivages sociaux, et volonté partagée de préparer l’avenir « côte à côte, pas face à face ». Le préfet Brice Blondel a ensuite pris la parole pour rappeler le rôle de l’État auprès des entreprises. Un rôle multiple : régalien, protecteur mais aussi accompagnateur. En Charente-Maritime, ce sont déjà 120 millions d’euros de projets qui ont été financés dans ce cadre. Le préfet a également plaidé pour un climat de compromis, loin des caricatures opposant patrons et salariés : « L’engagement, c’est aussi savoir dépasser les simplifications excessives. » Avant de conclure, à l’attention des chefs d’entreprise présents dans la salle, que « le coût de l’incertitude est plus élevé que le coût du compromis ».
Puis est venu le temps fort : la conférence de Fabien Galthié. Dans un registre très personnel, le sélectionneur du XV de France a partagé son parcours, jalonné d’échecs et de reconversions manquées – jusqu’à ce coup de fil de Bernard Laporte qui l’a ramené dans le giron des Bleus. À partir de son expérience, il a développé sa vision de l’engagement. « Ce n’est pas qu’un mot, c’est une construction. Elle repose sur trois piliers : la compétence, le collectif et la vision commune. » Il a insisté sur l’importance d’apprendre à gérer les temps faibles, ces moments où tout semble vaciller, et de rester soudés malgré la pression. « Dans les temps faibles, il ne faut pas juger, ni soi-même ni les autres. Il faut continuer à jouer, à avancer. »
Fabien Galthié aura marqué les esprits avec ses métaphores sportives. Crédits Photo : Laurie Ferrère
L’entreprise, un sport de chaos
Le technicien a aussi comparé le rugby à la vie économique : un sport du chaos, où chaque situation change toutes les trois secondes et où l’organisation doit constamment se réinventer. Une métaphore que les dirigeants présents n’ont pas manqué de transposer à leur quotidien. Surtout, il a captivé l’audience en racontant la mythique victoire des Bleus contre les All Blacks en 1999. Face à une équipe donnée invincible, les Français avaient choisi de chanter une Marseillaise a cappella après le Haka, transformant la peur en énergie collective. « La force du collectif permet de transformer les pépites individuelles en un trésor commun », a-t-il résumé, sous les applaudissements.
De l’affluence record aux prises de parole inspirantes, cette première REF17 a tenu ses promesses. Elle a su conjuguer la réflexion économique, l’ancrage institutionnel et l’inspiration humaine pour s’imposer comme un nouveau rendez-vous économique en Charente-Maritime.