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Pau-Orly : une bonne nouvelle et beaucoup de questions

Écosystème
mardi 01 juillet 2025
Pau-Orly : une bonne nouvelle et beaucoup de questions

L'aéroport de Pau pourrait bénéficier d'une OSP vers Orly. | Photo LVG

Le 30 juin dernier, les aéroports de Tarbes-Lourdes et de Pau se sont entendus sur le principe d'une obligation de service publique (OSP) commune vers Orly. Un grand pas vers la fin d'un interminable conflit, mais de nombreuses questions demeurent.

Fumée blanche pour l’obligation de service public (OSP) commune vers Orly entre les aéroports de Tarbes et Pau. Le 30 juin, les préfectures de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie annonçaient, dans un communiqué de presse commun, une « convergence » entre les deux plateformes vers « une offre coordonnée ». Concrètement, cela signifie la question d’un partage de l’OSP entre les deux aéroports, éternelle pomme de discorde entre Béarnais et Bigourdans, verra enfin le jour « avec deux allers/retours quotidiens pour chaque plateforme aéroportuaire », précisent les services de l’Etat. Dans le cadre de l’OSP, chaque liaison fera l’objet d’une délégation de service public (DSP) séparée, et la procédure d’appels d’offres devrait être lancée mi-septembre.

« On a trouvé un terrain d’entente qui est un accord important pour les deux territoires », se félicite Philippe Baubay, président de Pyrenia, le syndicat mixte de l’aéroport de Tarbes-Lourdes, dans les colonnes de nos confrères de La République des Pyrénées [membre, comme Placéco, du Groupe Sud Ouest]. « Il y a le principe d’un travail en commun, c’est une bonne nouvelle », y renchérit Nicolas Patriarche, son homologue béarnais. « C’est effectivement une bonne nouvelle, nous confirme une source proche du dossier, même si ça signifie que les collectivités vont maintenant devoir mettre la main à la poche ». Région, Département, Communauté d’agglomération de Pau et SMAPP (Syndicat mixte de l’aéroport Pau-Pyrénées), vont effectivement devoir prendre leurs responsabilités financières. La liaison entre Tarbes-Lourdes et Orly, à titre de comparaison, est subventionnée à hauteur de 4,75 millions d’euros par an par ses propres collectivités locales.

Nombreuses questions en suspens

Volotea, à Tarbes-Lourdes, et Amelia, à Pau, sont à la manœuvre pour se positionner sur les futures DSP. Sur la liaison Pau-Orly, celle-ci prévoit deux liaisons quotidiennes, comme le propose déjà l’entreprise, avec un appareil de 98 places. Cela correspond aux ambitions de la compagnie aérienne, qui a toujours été claire sur le fait que l’appareil de 50 places qu’elle exploite actuellement sur cette ligne n’est pas une solution de long terme. Reste, néanmoins, une question : l’OSP commun débuterait mi-2026. Amelia restera-t-elle entretemps, alors que la liaison qu’elle exploite actuellement n’est assurée que jusqu’au mois d’octobre prochain ? « Ils ont des taux de remplissage faibles, à peine au-dessus de 60%, nous confie notre source. Le report vers Tarbes-Lourdes reste très fort ». En cause, principalement, le prix des billets. Bien entendu, l’OSP permettra de subventionner la ligne et donc de diminuer les tarifs pratiqués. Au point, pour Amelia, d’être compétitif avec le low-coster Volotea ?

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Le doute subsiste également sur la viabilité juridique de cette OSP commune par rapport aux règles européennes, qui imposent un plafond de 150.000 passagers par an. Tarbes-Lourdes seul s'apprêtait à le dépasser, les deux aéroports réunis seraient largement au-dessus. L’OSP tiendra-t-elle si quelqu’un la contestait en justice ? Par exemple, Air France, toujours opérateur de la ligne Pau-Roissy, pas inclue dans l’OSP, et qui pourrait s’alarmer de la possible perte de passagers ? Bref, conclut notre interlocuteur, si la future OSP commune est bel et bien une victoire, « il ne faudrait pas que ça soit une victoire à la Pyrrhus ».

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