Le récap de l’été : l’essentiel avant la rentrée
Croissance externe, nomination, redressement et liquidations judiciaires, tourisme, incertitude en Ovalie… Même en mode estival, l’économie néo-aquitaine ne s’est pas arrêtée. Tour d’horizon.
Gironde
Le groupe girondin Serma, via sa filiale Serma Ingénierie, a annoncé l’acquisition de la société française TDM, spécialisée dans la conception et la production de calculateurs embarqués pour les environnements militaires. L’opération permet notamment un accès direct à deux comptes stratégiques - Dassault et MBDA - jusqu’ici peu adressés par Serma.
Toute fin juillet, la préfecture de la Gironde a annoncé le non renouvellement de l’autorisation de jeux du Casino de la Plage, à Soulac-sur-Mer. Une décision prise par le ministère de l’Intérieur suite à avis de la commission consultative des établissements de jeux, qui a relevé « des manquements graves et répétés à la réglementation sur les jeux et à celle relative à la lutte anti-blanchiment ». Il est précisé que ce refus « ne vise que le délégataire, la commune délégante conservant son droit à exploiter un casino sur son territoire ».
À l’issue de la concertation menée par la société EMME et RTE (pour le raccordement électrique), EMME a confirmé sa décision de poursuivre son projet d’usine de traitement de nickel et de cobalt sur la zone industrialo-portuaire de Grattequina (Parempuyre / Blanquefort). Les dossiers d’urbanisme et et de demande d’autorisation environnementale ont été déposés auprès des services de l’État et sont à l’instruction. Une nouvelle phase de concertation avec le public démarre ce mercredi 27 août.
En prévision de l’évènement qui réunira en 2027 Bordeaux Fête le Vin et le départ de la Tall Ships Race et « compte tenu des contraintes budgétaires affectant la filière vin », le CIVB a décidé de ne pas consacrer de budget à Bordeaux Fête le Vin 2026.
Depuis le 1er août dernier, c’est Bordeaux Métropole qui gère son grand stade, via une régie publique dédiée baptisée Stade Atlantique Bordeaux Métropole. Un appel à manifestation d’intérêt sera lancé en septembre pour la recherche d’un nouveau partenaire de naming.
Charente-Maritime
À Rochefort, l’ancien terrain de football du quartier Libération va changer de visage. L’Agglo s’apprête à racheter à la Ville cette parcelle de 8.275m², située près de la Vacherie, pour y construire un bâtiment de 4.000 m² destiné provisoirement à Airbus, puis à l’industriel du bois ISB. Longtemps délaissé, le terrain n’était plus utilisé par les habitants. Cédé pour 300.000 euros à la Communauté d’agglomération, ce site en zone portuaire - également classé en secteur de protection contre les risques de submersion dans le PLU - doit accueillir le nouveau bâtiment d’ici la fin de l’année.
Landes
L’US Dax, club de rugby de Pro D2, connaît un été compliqué. Le CNOSF (Comité national olympique et sportif français) a confirmé la sanction de cinq points pour la saison 2025/26 - plus quatre avec sursis - prononcée en juin par la Commission de contrôle des championnats professionnels, émanation de l’A2R, le gendarme financier du rugby français. Plusieurs justificatifs et garanties ont été demandés face à des incertitudes budgétaires à hauteur de quelque 640k€. Le club saisit le tribunal administratif.
Cette année, les deux événements festifs majeurs du département enregistrent des records d’affluence et affichent un bilan positif. D’après les estimations, les fêtes de La Madeleine ont attiré plus de 600.000 personnes à Mont-de-Marsan entre le 16 et le 20 juillet. Au mois d’août, les férias de Dax ont quant à elles dépassé le million de visiteurs entre le 13 et le 17. Des records qui ont profité à la chaîne économique locale : hôtellerie, restauration, transports, commerces… Véritable pilier de l’économie landaise, le tourisme remplit ses promesses cette saison en termes de fréquentation. Néanmoins, les commerçants ne s’y retrouvent pas tous. Les restaurateurs landais, comme sur l’ensemble du littoral français, souffrent d’une baisse de chiffre d’affaires. Face à cette crise de la restauration (25 établissements ferment chaque jour dans le pays), le chef Christophe Dupouy (Les Clefs d’Argent à Mont-de-Marsan) tire la sonnette d’alarme. Pour endiguer le mal, il milite pour une classification et pour la protection du mot restaurant. En France, la densité est actuellement de 1 restaurant pour 168 habitants. En 2004, on comptait 1 restaurant pour 238 habitants.
Béarn
Le directeur général de Safran Olivier Andriès a été élu à la présidence du GIFAS (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), alors que le groupe aéronautique, très implanté en Béarn, a annoncé cet été des résultats financiers records.
Atout France a renouvelé le label œnotouristique « Vignobles & Découvertes » du terroir du Jurançon et l'a également attribué à l'appellation « Béarn ».
Le groupe béarnais Essor, spécialisé dans l'immobilier tertiaire, a été placé en redressement judiciaire. Mais selon son PDG David Pouyanne, son activité et ses projets ne sont pas remis en cause.
Clap de fin en revanche pour Alpha Chitin, PME industrielle implantée dans le bassin de Lacq, qui a été placée en liquidation judiciaire le 22 juillet dernier.
Pays basque
Le projet avait fait grand bruit depuis sa création en 2021. La société Aqualines nourrissait de grandes ambitions : développer un « navion », appareil hybride capable de voler à quelques mètres au-dessus de l’eau grâce à l’effet de sol, plus rapide qu’un bateau et moins polluant qu’un avion. Portée par le Luzien Guillaume Catala et son associé Pavel Tsarapkin, la startup avait levé 10 millions d’euros, obtenu un site au port de Bayonne et annoncé une industrialisation en 2025. Présentée comme une future locomotive de l’emploi local, l’entreprise revendiquait déjà 200 manifestations d’intérêt venues du monde entier. Mais cet été, le projet a brutalement pris fin : Aqualines a été placée en liquidation judiciaire.
Nouvelle-Aquitaine
Alors que le Tribunal administratif de Toulouse a rejeté toute fin juin le recours à l’encontre du plan de financement de la Ligne Nouvelle du Sud-Ouest (LNSO), le rapport final de la conférence « Ambition France Transports » fait à nouveau peser une incertitude sur ce projet de lignes ferroviaires à grande vitesse devant relier Bordeaux à Toulouse d’une part et à Dax (puis la frontière espagnole dans un second temps) d’autre part. Le document remis au gouvernement confirme la nécessité de régénérer le réseau ferroviaire existant et demande au Conseil d’orientation des infrastructures de conduire un exercice de repriorisation des nouveaux projets d’infrastructures. Le bureau de la Société du Grand Projet du Sud-Ouest demande au gouvernement « de ne pas mettre en péril le chantier de la ligne nouvelle Bordeaux-Toulouse-Dax, dont les travaux ont débuté il y a plus de 18 mois ».