Contraintes budgétaires, grands projets immobiliers : l'UPPA fait sa rentrée - Premium

« Il ne vous aura pas échappé que la situation budgétaire des universités est d’une grande complexité », pose d’emblée Laurent Bordes, président de l’UPPA. Sur le sujet, détaille-t-il, trois critères financiers sont scrutés : un fonds de roulement équivalent à 15 jours, une trésorerie d’au moins 30 jours et des charges de personnel d’un montant total inférieur à 80% des produits encaissables. C’est sur ce dernier point, explique son président, l’UPPA est brièvement sortie des clous en début d’année. « Structurellement, nous constatons une augmentation de ce ratio et une baisse des autres indicateurs », précise Laurent Bordes. C’est pour éviter un nouveau dérapage à l’université, et donc un retour à l’équilibre imposé par le ministère qui viendrait drastiquement réduire sa masse salariale, que l’UPPA a adopté en juin dernier un Plan de stabilisation financière et des emplois (PSFE). Celui-ci « vise à réduire nos dépenses et à augmenter nos recettes pour retrouver une visibilité sur trois ans, explique Laurent Bordes. Il s’agit de prévenir, plutôt que guérir. »À lire également - L'UPPA décroche le label DD&RS pour quatre ans L’échéance est sérieuse : si la trajectoire actuelle se maintient, un défaut de paiement pourrait intervenir à l’horizon 2027. « La situation reste préoccupante, mais nous ne sommes pas les seuls », ajoute le président évoquant des conséquences possibles sur les dotations internes et sur la politique d’emploi de l’établissement. Le budget global de l’UPPA s’élève à 150-160 millions d’euros, dont 107 millions de subvention pour service public. Cette marge restreinte impose un ralentissement des projets : « Nous n’abandonnons rien, mais nous irons moins vite que prévu, notamment sur le développement de nos activités sur la côte basque », a expliqué le président. Projets immobiliers sur la côte basqueEn dépit de ce ralentissement, l’UPPA prévoit d’importants projets immobiliers en Pays basque. Karine Peltier, directrice du CLOUS, confirme l’ouverture de 155 logements supplémentaires à la rentrée 2026 : 115 dans la résidence Ikasi, dont la première pierre a été posée en avril dernier, et 40 dans la résidence Source Royale, pour un budget total d’environ 5 millions d’euros. À l’horizon 2028, 332 nouveaux logements devraient renforcer l’offre dans cette zone particulièrement tendue. À terme, ajoute Laurent Bordes, l’UPPA vise plus de 500 logements étudiants supplémentaires d’ici 2030. « Depuis plusieurs années, l’université étend ses activités sur la côte basque, mais rien de cela n’est possible sans logements étudiants », considère le président. « Pour construire une résidence, il faut du temps, monter les dossiers, trouver des financements, mais les projets sont bien engagés et nous sommes plutôt optimistes », reprend Karine Peltier. Côté Béarn, l’année 2026 verra une série d’inaugurations de bâtiments construits ou rénovés entre 2022 et 2023 pour un coût total de plus de 40 millions d’euros. Et dans les Landes, une « halle technologique » devrait être livrée courant 2026 au sein de la technopole Agrolandes. Dédiée aux matériaux et technologies du bois, cette infrastructure doit favoriser les liens entre recherche universitaire et filière industrielle.Cultiver la proximité avec les milieux économiquesCar « s’appuyer sur le territoire, les entreprises, l’industrie, est une des spécificités fortes de l’UPPA », insiste Laurent Bordes. « La politique de l'université est de pérenniser sur le temps long les relations avec le monde socio-économique », développe Christophe Derail, vice-président partenariat et innovation. Si, aujourd’hui, aucun nouvel accord-cadre sur le modèle de ceux qui lient l’université béarnaise à TotalEnergies et Teréga n’est « dans les tuyaux », « c’est quelque chose que nous cherchons à faire, reprend le vice-président. Il n’y a pas de risque, si ce n’est le contexte économique global, de voir ces collaborations diminuer ».À lire également - Pourquoi l'UPPA et Arverne s’unissent pour débattre de l'exploration du sous-solEn 2024, cite-t-il à titre d’exemple, l’établissement avait mis en place une chaire industrielle avec Orano. Cette année, de façon « remarquable », c’est une chaire industrielle dans les humanités qui a été crée, consacrée au droit de l’énergie, et qui associe notamment Téréga, Arverne et la CCLO. Parallèlement, l’université prévoit en 2026 une nouvelle édition de sa Journée de l’innovation, destinée à mettre en lumière la création de startups issues de la recherche académique. L’UPPA bénéficie également du label Pôle universitaire d’innovation, attribué pour quatre ans avec une révision au bout de deux ans. « Nous allons être challengés, mais nous espérons fortement voir ce label confirmé, nous sommes sur une très bonne dynamique », indique le vice-président. Enfin, l’UPPA continue de miser sur la formation continue et sur l’accès de ses PME, TPE et ETI partenaires à ses équipements scientifiques. « C’est un élément fort de notre coopération avec le monde socio-économique », insiste Christophe Derail. « L’UPPA continue d’être citée en exemple pour l’originalité de ses formations, la qualité de ses recherches et son appui aux entreprises du territoire, conclut Laurent Bordes. Nous ne renonçons en rien à l’ambition que nous nous sommes fixée. »

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