Hace cherche 20M€ pour industrialiser sa solution houlomotrice - Premium

C’est une discrète entreprise qui travaille, depuis 2013, sur l’énergie houlomotrice. Basée dans la technopole Montesquieu à Martillac, Hace, pour Hydro Air Concept Energy, conçoit une digue flottante permettant de produire de l’électricité à partir des vagues. « J’ai d’abord fabriqué un prototype, testé dans ma piscine, se remémore Jean-Luc Stanek, fondateur de l’entreprise. En 2012 j’ai déposé un brevet français, puis en 2013, international. La société est restée à bas bruit, le temps d’évoluer correctement, jusqu’en 2017. » Cette même année, les premiers brevets sont finalement délivrés notamment au Japon, en Chine, en Afrique du Sud, en Amérique du Nord et en Europe. Par la même occasion, l’entrepreneur s’entoure alors d’une vingtaine d’associés, experts dans différents domaines. Si d’autres entreprises comme la bordelaise Seaturns sont également positionnées sur l’houlomoteur, mais sont encore en phase de R&D, Hace revendique avoir atteint le stade de la pré-commercialisation… Avec une technologie qui se démarque par son fonctionnement, même lorsque la houle est faible. « Au lieu de se concentrer sur les grosses vagues, qui ne sont présentes que 3 à 4% du temps, on se concentre sur toutes les tailles. En démarrant à deux millibars, c’est-à-dire dès deux centimètres de hauteur d’eau », affirme ainsi Jean-Luc Stanek. Concrètement, Hace déploie deux « bras » de plusieurs dizaines de mètres de long (3 mètres de haut maximum), qui flottent sur l’eau. À l’intérieur, des « colonnes oscillantes » verticales, ouvertes aux extrémités. L’eau s’y engouffre donc, et à chaque passage de vague, elle monte à l’intérieur du tube pour venir chasser l’air contenu. À l’autre extrémité, émergée, une turbine transforme ce flux d’air en électricité.Une première signature à Madagascar « Nous en sommes au stade où l’on a tout prouvé, en laboratoire comme en mer. Maintenant, il faut passer aux grosses machines - deux bras de 200 mètres de long -, et ce n’est plus avec de l’argent personnel qu’on le fait », déroule le fondateur. Qui précise avoir mis, avec ses actionnaires, 2,5 millions d’euros depuis le début. Hace cherche donc 20 millions d’euros, une somme conséquente, mais Jean-Luc Stanek est confiant. « Nous avons plusieurs clients à l’étranger, nous sommes en train de négocier pour pouvoir faire le déblocage [ndlr, des fonds nécessaires] qui nous permettra de démarrer et de les livrer. C’est un peu compliqué, mais je pense que dans les mois qui viennent nous y arriverons. » L’entreprise émet également des BSAR, des bons de souscription d’actions remboursables, permettant de dégager plus rapidement des financements, « en attendant que les investissements se concrétisent ». Le système Hace promet aussi, grâce à un coût opérationnel très faible, un coût de production aux alentours de 2 centimes par kilowatt. De quoi intéresser de nombreux pays étrangers comme Madagascar qui a déjà signé avec la jeune pousse, lauréate d’un appel d’offres international. « Il y a 11 sites dans le pays sur lesquels on a été lauréats, ce qui représente 90 mégawatts d’unités pilotes, pour vérifier l’adaptation au réseau, pour un montant de 180 millions d’euros. Si cela fonctionne - et ça va fonctionner -, Madagascar aura accès à une énergie propre décarbonée. Ce qui permettra ensuite d’augmenter progressivement les puissances de production, selon les besoins exprimés par le gouvernement », annonce Jean-Luc Stanek. Et de préciser que sa technologie, même si ce n’était initialement pas prévu, contribue à lutter contre l’érosion des plages. « On a découvert cela en laboratoire, en 2014. Lorsque les vagues passent sous Hace, on obtient un déphasage extrêmement important du mouvement des orbitales des molécules d’eau, ce qui supprime le jet de rive… Et donc, lorsque le système est près du littoral, on supprime l’érosion. »300 mégawatts dans les tuyaux La fabrication de la technologie sera française. Le port de Saint-Nazaire, soutien d’Hace, mettra à disposition de l’entreprise des locaux pour fabriquer les premiers moteurs, dès la levée de fonds bouclée. L’usine de turbines et de soupapes sera implantée ici à Bordeaux, et la R&D y restera. Une usine de montage devrait également voir le jour à Madagascar, dans la ville de Tamatave. « Nous créerons une centaine d’emplois en France », précise le fondateur. Qui poursuit, expliquant que l’Indonésie ou encore le Vietnam sont aussi en lien avec la startup. « Nous avons déjà signé, en termes de protocoles d’accord, 300 mégawatts pour 600 millions d’euros. Le plus gros problème est aujourd’hui le financement initial des 20 millions d’euros, on est en train de se battre sur le sujet, mais en 2024 nous devrions y arriver. Ensuite les premiers pilotes seront livrés sous 24 à 30 mois, ce qui nous permettra donc de générer, d’ici à 2026, les 600 millions d’euros de chiffre d’affaires. »HaceFondée en 2011Basée à BordeauxUne vingtaine d'associés, 2 salariésPas encore de CA

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